Benedict Evans, analyste indépendant, publie chaque année des grandes présentations stratégiques sur les tendances macro du secteur technologique. Depuis 2013, ses travaux revisitent des thèmes récurrents — Mobile is Eating the World, The Great Unbundling, The New Gatekeepers — et, plus récemment, la série intitulée « AI eats the world ».

Un rendez‑vous semestriel devenu référence

Evans produit deux présentations majeures par an. La version la plus récente, datée de mai 2025, synthétise les conséquences structurelles de l’IA sur les modèles économiques, la concurrence et les chaînes de valeur.

Ses interventions publiques et ses documents sont largement diffusés : il a notamment donné des présentations pour des groupes comme Alphabet, Amazon, AT&T, Axa, Bertelsmann, Deutsche Telekom, Hitachi, L’Oréal, LVMH, Nasdaq, Swiss Re, Warner Media, Verizon et Vodafone. Il a présenté le contenu « AI eats the world » au congrès SuperAI à Singapour (printemps 2025) et l’an dernier à Slush à Helsinki (novembre 2024).

« L’IA change la façon dont se créent la valeur et le pouvoir sur les plateformes », souligne Laetitia Lamari. « Il ne s’agit plus seulement d’automatisation, mais de redéfinition des produits. »

Chiffres et diffusion

Les présentations sont disponibles en téléchargement libre, avec plusieurs versions publiées en 2023, 2024 et 2025. Parallèlement, la newsletter hebdomadaire de Benedict Evans a vu son audience croître : il envoie désormais son analyse à près de 200 000 abonnés (chiffre 2025 communiqué sur le site).

Conséquences business : trois axes à surveiller

1. Concentration et nouveaux gatekeepers — Les travaux d’Evans insistent sur l’émergence d’acteurs centrés sur les données et les modèles d’IA compétitifs, echo au thème The New Gatekeepers.
2. Reconfiguration des modèles économiques — Les entreprises traditionnelles sont poussées à repenser offres et monétisation face à des capacités d’IA qui transforment produits et coûts.
3. Risques opérationnels et opportunités d’innovation — L’IA provoque simultanément des gains d’efficacité et des ruptures de chaîne de valeur : certaines fonctions deviennent centrales, d’autres se déléguent à des plateformes.

« Les entreprises doivent anticiper des disruptions opérationnelles, pas seulement technologiques », avertit Adrien Naeem. « La stratégie doit intégrer l’IA comme levier de produit et de business model. »

Exemples et continuité éditoriale

La série de présentations d’Evans offre une chronologie utile : 2015–2016 sur la montée du mobile, 2020–2022 sur le découplage des services et la réorganisation des écosystèmes, puis 2023–2025 sur l’impact massif de l’IA. Ces documents (PDF téléchargeables) servent de feuille de route pour les dirigeants qui cherchent à traduire une vision technologique en décisions opérationnelles.

Que faire en pratique ?

Les intervenants consultés insistent sur des réponses concrètes : investir dans les compétences internes en IA, revisiter les architectures de données, expérimenter des cas d’usage prioritaires et repenser la gouvernance produit.

Laetitia Lamari recommande de « prioriser des expérimentations à impact mesurable », tandis qu’Adrien Naeem insiste sur l’importance d’une vision stratégique intégrée à la transformation numérique.

Conclusion

La série « AI eats the world » confirme que l’IA est devenue un facteur central de transformation industrielle et concurrentielle. Pour les entreprises, la question n’est plus seulement d’adopter des outils, mais de repenser leurs modèles pour rester pertinentes face à de nouveaux gatekeepers et à des architectures économiques redessinées.

Téléchargements utiles : les présentations « AI eats the world » (versions 2023, 2024, printemps et automne 2025) sont disponibles en libre accès sur le site de Benedict Evans. Pour suivre l’actualité et les analyses, la newsletter hebdomadaire reste une source référente pour près de 200 000 abonnés.